Fernando Arrabal, né le
à Melilla (Espagne), est un poète, romancier, essayiste, dramaturge et
cinéaste espagnol. Il vit en France depuis 1955 ; « desterrado »
est sa définition, qu'on pourrait traduire par mi-expatrié, mi-exilé.
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces
de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs
essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du
dictateur. Son théâtre complet est publié en de nombreuses langues (en
deux volumes de plus de deux mille pages).
Il est cofondateur du mouvement Panique avec Roland Topor,
Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky, et Transcendant satrape du Collège
de ’Pataphysique depuis 1990. Lors du dernier demi-siècle quarante
personnalités ont reçu cette distinction, parmi lesquelles : Marcel
Duchamp, Eugène Ionesco, Man Ray, Boris Vian, Dario Fo, Umberto Eco et
Jean Baudrillard.
Ami d'Andy Warhol et de Tristan Tzara, il a passé trois années au
groupe surréaliste d'André Breton. Le critique dramatique Mel Gussow
l'a considéré comme l'unique survivant des « quatre avatars de la
modernité ».
« Un théâtre fou, brutal, clinquant, joyeusement
provocateur. Un potlatch dramaturgique où la carcasse de nos sociétés
« avancées » se trouve carbonisée sur la rampe festive
d'une révolution permanente. Il hérite de la lucidité d'un Kafka et
de l'humour d'un Jarry ; il s'apparente, dans sa violence, à
Sade ou à Artaud. Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la
dérision aussi loin. Profondément politique et joyeusement ludique,
révoltée et bohème, elle est le syndrome de notre siècle de barbelés
et de goulags : une façon de se maintenir en sursis. »
Résumé de l'œuvre:
Le pastaga des loufs ou
ouverture orang-outan (1989):
Dans le PASTAGA DES LOUFS, Arrabal s’amuse avec les règles du
théâtre : quiproquo, comique de répétition, théâtre de boulevard… Pièce
de jeunesse, elle préfigure les grands textes qui feront le renom de
l’auteur. Ici, la pièce est loufoque : Jean-François aime Mathilde mais la
trouve trop parfaite ce qui lui donne l’envie de se suicider. Jean-François
convoque un psychiatre mais arrive Lulu qui pratique le plus vieux métier du
monde. Mathilde doit affronter Teddy de Brooklyn pour le titre de champion du
monde d’échec. Jean-François assomme Lulu qui transforme le coup de poing en
coup de foudre. Mathilde, jalouse, convoque un détective privé, mais c’est
Prosper les Bonnes Manières, maquereau de son état, à la recherche de Lulu,
qui intervient. Il y a de la drogue dans toute la maison, des coups de feu entre
bandes rivales, les putains qui jouent mieux aux échecs que le champion du
monde… La pièce est inracontable, mais elle est drôle.